Les truques d'Aubrac  (altitude : 1439 m )

et le bois de Rigambal  font partie de la forêt domaniale d'Aubrac.

   Qu'ils soient sorbiers ou petits chênes sur la caillasse, gros hêtres en troupes,

à bout de bras à bout de feuilles,

ils continuent le vent qui sans cesse les essouffle,

se pliant ou ployant pour gémir avec lui, essayer de le rejoindre.

J'avoue un penchant prononcé pour ceux qui,

tout seuls, essaient de faire front, de tenir tête face à l'insurpassable.

Ce sont  les guetteurs de la steppe, les veilleurs des nuées,

ces très avancées sentinelles, silencieuses et immobiles,

qui se fondent dans le décor, s'efforcent à l'effacement

comme pour déjouer une déconcertante, une inattendue,

une improbable offensive...

Patrick Mialon
( Désir d'Aubrac )

     Fasciné par l'azur, grand ami des oiseaux,
     un sorbier chargé de baies s'accroche au basalte
     sur le flanc du neck de Belvezet.
     Quelle folie l'a fait planter là, dans le grand vent !
     Quelle obstination sans limite !

     Le soleil vient lui faire une sève ardente,
     mais ses racines sont condamnées à suivre le chemin de la soif.
     Toujours en quête de quelques gouttes d'eau,
     elles cherchent la moindre fissure, explorent chaque pincée de terre.

     La vie, toujours la vie, je la vois peiner sur l'Aubrac.
     Partout, elle va jusqu'au bout du risque.
    Depuis longtemps dans le tourment, elle épouse la patience des pierres.

        Amédée Besset
       (Aubrac Symphonie )

Cette plante aux feuilles plus ou moins gluantes
(d'où son nom de grassette ), piège les petits insectes
qui se collent sur elles, pour les digérer grâce à 2500 glandes au cm²,
sécrétant avec la substance gluante une enzyme voisine de la pepsine
de l'estomac. Ces feuilles font également cailler le lait et sont toujours
utilisées en Laponie dans ce but. Elles ont fourni dans le passé une teinture jaune.
Lobes de la corolle non contigus.
On la trouve sur les sols mouillés non ombragés du plateau.

F . Nouyrigat

( Fleurs et paysages d'Aubrac )

La " gentiane " célèbre en été la splendeur de l'Aubrac.
Au bout de dix ans, lorsque l'appel de la vie la pousse à fleurir,
elle arrive chargée de corbeilles de fleurs en étoiles.
Leur jaune d'or illumine le vert des prairies
et fait chanter les hautes terres.
Gloire éphémère : les troupeaux de vaches vont brouter sa tige fleurie,
les biches aussi ; les insectes attaqueront ses feuilles...
Imprévisible, elle attendra peut-être plusieurs années avant de reparaître.

Amédée Besset
( Aubrac Symphonie )